Beatrice Pediconi

Picasso/Matisse, Warhol/Basquiat, Castelli/Fetting, nombreux sont les artistes ayant parfois oeuvré en commun. Plus rares en revanche sont les œuvres qui, créées séparément, sont mises en regard par leurs auteurs. Ce fut le cas, dans l’histoire récente de la photographie, de Jim Dine et de Lee Friedlander. C’est également le cas aujourd’hui de Beatrice Pediconi et de Roberto de Paolis. Leurs œuvres dialoguent et font surgir des affinités surprenantes. Le monde liquide de Beatrice Pediconi entre en parfaite symbiose avec les fantômes du temps révélés par Roberto de Paolis. Ces deux réalités finissent par se confondre et, par un phénomène semblable à la stéréoscopie, le rapprochement de deux photographies finit par créer une nouvelle dimension, l’image virtuelle d’une autre réalité. Présentée à Rome, au MACRO, et à Paris, à l’Institut Culturel Italien et à la Maison Européenne de la Photographie, cette exposition prend elle aussi un relief nouveau, celui d’une collaboration exemplaire. Grâce à Anna Rosa et à Giovanni Cotroneo, à Rossana Rummo, et à Luca Massimo Barbero, No Trace, je l’espère, fera date et, paradoxalement, laissera trace.

Jean-Luc Monterosso